Les rues murmurent Tome 1 Sifflant, Soufflant Julie Bouchonville

 

 - Auteur : Julie Bouchonville -

- Editions : Alter Real -

- Note : 10/10 -

Résumé :  

Diane Loroy est flic au département des crimes non humains ou à caractère magique. Elle n'est pas réputée être la meilleure enquêtrice de son service, pourtant, lorsque le ministre de la Coopération Inter-Espèces est kidnappé à quelques jours de Noël, c'est elle qu'on met sur le coup. Pour la seconder, son supérieur hiérarchique, un nain taciturne, lui impose un collaborateur très spécial : Philéas, un incube aussi séduisant que réservé. Leurs investigations les poussent très vite à suspecter les quelques vampires actifs de la région. Pendant qu'ils creusent cette piste, arrivent les premiers signalements de ce qui ressemble à des meurtres rituels. Dans quel but a-t-on enlevé le ministre ? Quelle est la signification de ces étranges assassinats ? L'enjeu est à la hauteur de la menace, car un échec pourrait entraîner une guerre civile sanglante. Entre l'enquête qui piétine, un partenaire un peu trop réservé à son goût, des créatures plus dangereuses les unes que les autres et sa mère qui lui met la pression pour qu'elle se trouve un petit-ami, cette fin d'année ne fait décidément pas de cadeau à Diane !

Mon avis :

Diane est une jeune enquêtrice. Suite à l'enlèvement d'un politicien, son chef, un nain, va lui demander de mener l'enquête avec un incube, Philéas. 

La jeune femme va devoir s'habituer au caractère particulier de son partenaire, et tenter de découvrir quel complot se trame derrière cet enlèvement. 

Un roman que j'ai adoré ! On plonge dans un univers étrange, où la magie et les créatures fantastiques côtoient les humains. Les centaures sont médecins, les sphinx s'occupent des archives, et une banshee est médecin légiste. 

J'ai aimé plonger dans cette ambiance particulière, qui dénote aussi des problèmes de société. Le racisme envers les non-humains est présent, la discrimination fait partie de leur quotidien. Le discours du centaure à ce sujet m'a émue, je l'ai trouvé authentique et très actuel. 

Diane est une jeune femme à la peau basanée, qui a dû faire face à de nombreuses critiques, et qui se sent proche des non-humains. Mais c'est une boule d'énergie, qui n'a pas peur de s'imposer et de dire ce qu'elle pense. 

Son caractère de feu, sa franchise, sont rafraîchissants dans ses conversations avec Philéas, qui est plutôt du genre renfermé. 

Un premier tome tout en rebondissement, où on suit l'enquête avec passion. On s'embarque dans des bagarres avec des hommes crocos, on traite avec des vampires, et on tente de découvrir qui se cache derrière cet enlèvement. 

Le duo Diane/Philéas est génial. Aux antipodes l'un de l'autre, ils vont se servir de leurs différences et de leurs traits de caractère particuliers pour résoudre le mystère. Une enquête bien menée, où la fin ne se dévoile qu'aux toutes dernières pages, où l'on ne devine rien, bref, un roman qui m'a tenu en haleine et a tenu ses promesses. 

Dans ce policier, il faut oublier le monde tel qu'on le connaît, pour découvrir que si les humains sont parfois mauvais, les non-humains le sont aussi. C'est drôle, c'est ironique, c'est haletant, il n'y a pas de longueurs ou de temps mort, l'auteur nous emporte avec elle pour nous relâcher, sur une note comique, vers la fin.

J'ai hâte de découvrir le deuxième tome, pour retrouver cet étrange duo, si les personnages sont les mêmes, et pour continuer à les suivre dans leurs enquêtes, qui les emportent au-delà du réel, et pour découvrir d'autres créatures fantastiques. 

Merci à Alter Real pour ce service presse, j'ai passé un super moment de lecture. 

 #Laëtitia

Cendrillon et moi, la belle-mère parle enfin de Danielle Teller

 

 - Auteur : Danielle Teller -

- Editions : Pocket -

- Note : 6/10 -

Résumé :  

C'est la marâtre la plus détestée de l'Histoire, celle dont on parle pour faire peur aux enfants désobéissants. Mais qui sait que la belle-mère de Cendrillon s'appelle en réalité Agnès, qu'elle a passé sa jeunesse à trimer comme bonne à tout faire, qu'elle a dû se battre comme une lionne pour accéder à un monde qui n'est pas le sien, que son époux était alcoolique et que sa belle-fille, petite princesse aux petons si délicats, est en réalité fort capricieuse ?
Agnès n'en peut plus des sornettes autour des pantoufles, des princes charmants et des citrouilles. Elle est bien décidée à rétablir la vérité, quitte à égratigner quelque peu la version officielle...

Mon avis :

Un joli livre que j'ai reçu dans ma box de lecture le mois dernier. La couverture m'a fait de l'oeil, je la trouve sublime , et le résumé m'attirait également, étant fan de contes de fées, et de Disney.

On y retrouve la belle-mère de Cendrillon, Agnès, et on apprend à connaître sa vie, avant qu'elle devienne la belle-mère de la princesse à la pantoufle de vair. Entre brimades, métiers difficiles et désillusions, on découvre le parcours de cette femme et combien la vie l'a forgé et endurci. 

Si le résumé et la couverture sont prometteurs, et bien le récit ne m'a pas emballé plus que ça. Pas mal de longueurs, de lourdeurs qui m'ont fait poser le livre plusieurs fois, et à l'inverse, d'autres passages que j'ai lu d'une traite. 

On y trouve une marâtre en souffrance, arrachée des siens, qui a eu beaucoup de déceptions, mais si l'histoire frôle le conte, et que l'on y retrouve les personnages, je ne me suis pas sentie dans Cendrillon. Les caractères sont différents, c'est une manière autre d'aborder l'histoire que l'on connaît tous. 

C'est intéressant, ça change un peu, et ce n'est pas un copié collé du conte, donc j'ai apprécié ce roman, même si je n'ai pas réussi à rentrer pleinement dedans pour l'apprécier. Il faut dire que renouveler Cendrillon c'est compliqué. 

J'avais le véritable conte en tête et le dessin animé, et c'est aussi ce qui m'a bloqué, car je ne trouvais pas mes repères dans le récit. Quand je me disais ah ça y est, enfin, l'auteur partait dans l'autre sens. Maintenant que je sais à quoi m'attendre, c'est un roman que je pourrais plus apprécier.

Donc un avis en dents de scie, mais un roman original, bien écrit, bien décrit, assez loin de ce que l'on connaît. Je dois avouer que si j'avais dû relire une histoire qui ressemble trop à celle de Cendrillon j'aurais été vraiment déçue. Donc le fait que j'ai été surprise pendant ma lecture est une bonne chose. Pour ceux qui veulent découvrir une autre manière d'aborder cette histoire qui nous a tous bercé, ou ceux qui veulent prolonger la magie de cette histoire, foncez ! 

Un roman moderne, des personnages hauts en couleurs que l'on découvre sous leurs meilleurs et pires jours à la fois. Une chronique un peu courte, mais j'ai fais le tour. Tout le monde connaît Cendrillon, et si ce récit lui est dédié, il n'en reste pas moins différent, donc autant éviter de spoiler ! 

 #Laëtitia

L'oiseau des neiges, Tracy Rees

 

 - Auteur : Tracy Rees -

- Editions : Pocket -

- Note : 10/10 -

Résumé :  

Janvier 1831. Aurelia Vennaway, 8 ans, héritière d'une riche famille aristocratique du comté de Surrey, découvre lors d'une promenade dans les bois du domaine familial un nouveau-né bleu de froid, posé à même la neige. Malgré l'hostilité de ses parents, elle réussit à leur faire recueillir l'enfant, qu'elle baptise Amy Snow. Une très grande amitié naîtra entre elles deux.
À ses 18 ans, on découvre à Aurelia une maladie qui lui laisse peu de temps à vivre. Avant de mourir, elle laisse pour Amy une série de lettres, qui vont la conduire aux quatre coins de l'Angleterre. Avec, à chaque étape, une énigme à résoudre qui lui dévoilera petit à petit son histoire et changera peut-être le cours de sa vie...

Mon avis :

Amy Snow est surnommée ainsi à cause de sa naissance. Retrouvée dans la neige par Aurélia, la fille d'une riche famille, elle va grandir dans la cuisine du domaine, et dans l'ombre d'Aurélia. Les parents de cette dernière vont devoir garder chez eux cette orpheline, par peur des qu'en dira t-on. Seulement, ils ne l'acceptent pas, et font tout pour ne pas la croiser. 

Amy Snow va devoir endurer brimades et critiques quand elle a le malheur de tomber sur les propriétaires. Si Mr et Mrs Vennaway font tout pour empêcher leur fille de devenir amie avec la jeune orpheline, Aurélia va néanmoins les contrer, et nouer avec Amy une amitié indéfectible. Un jour, Aurélia s'évanouit et le médecin lui diagnostique une maladie cardiaque. Il ne reste plus beaucoup de temps à la jeune fille. Elle ne peut ni se marier, ni donner un hériter à ses parents. A sa mort, Amy va devoir quitter le domaine. 

Mais Aurélia, bien que décédée, n'est pas décidée à laisser son amie ainsi. Amy va devoir suivre une chasse au trésor mise en place par son amie alors qu'il ne lui restait plus que quelques jours à vivre. 

Un roman coup de coeur. Je me suis laissée emportée par l'histoire de ces deux jeunes filles, que le destin a fait se rencontrer, et qui malgré leurs différences de castes, vont devenir les meilleures amies du monde. Les chapitres sont courts, et au départ, un chapitre sur deux est consacrée au présent, à la quête d'Amy, et un autre aux souvenirs de celle-ci, de son enfance au domaine.

On découvre leur amitié, le lieu où elles ont grandi, et les souvenirs, les rires qu'elles ont pu partager ensemble. Les chapitres "souvenirs" permettent de mieux cerner les caractères d'Aurélia et d'Amy, et de comprendre ce qui a poussé Aurélia a lancer Amy dans une quête pour découvrir des secrets qu'elle n'a pas révélé à son amie. 

Aurélia a disséminé plusieurs lettres, et ce récit m'a rappelé le film ps: I love you. Si ce film vous a touché, alors ce livre le fera également. L'époque est différente. C'est l'ère des victoriens, des fiacres, des bals, des jolies robes et autres colifichets. Dans sa quête, Amy évolue, sort des limites qu'elle s'est fixée, quitte son confort également, et va faire pleins de belles rencontres qui la marqueront à vie.

 Si sa quête est ardue, elle va tout faire pour découvrir ce que lui a caché Aurélia. Ces aventures ne seront pas de tout repos, et Amy va devoir faire face aux critiques, et faire en sorte de fuir les parents d'Aurélia, pour ne pas que ces derniers découvrent ce que cachait leur fille. 

Un roman tout en rebondissements, où l'on ne s'ennuie pas une seconde, on avale les pages les unes après les autres pour découvrir la fin. Ce livre m'a tenue éveillée jusqu'à très tard dans la nuit, c'est vous dire son effet addictif. Je le referme avec quelques regrets, car les personnages m'ont marqué. 

 #Laëtitia

Les ombres de Kervadec Eric Le Nabour

 

 - Auteur : Eric Le Nabour -

- Editions : Pocket -

- Note : 8/10 -

Résumé :  

Engagée comme domestique au château de Kervadec, en pays bigouden, Élise Jouvet, en un an seulement, est devenue la confidente de la comtesse. Ses talents de guérisseuses ont fait merveille auprès de sa maîtresse. Chez les autres domestiques, la jalousie enfle. On traite la jeune femme de sorcière, on lui reproche de vouloir séduire le comte. Pour l'instant, Élise est protégée par ses maîtres. Mais la Guerre de 14 éclate et va bouleverser le fragile équilibre du château...

Mon avis :

Elise se fait embaucher au château de Kervadec. Discrète, la jeune femme ne s’épanche pas sur son passé. Ses employeurs et les autres domestiques savent seulement qu’avant de venir s’établir en Bretagne, elle travaillait à Paris, et qu’elle a pas mal voyagé à travers la France. 

Mais Elise, bien que discrète, se fait rapidement remarquer par son attitude. Différente des autres domestiques, elle possède aussi un don. La comtesse, victime de crises, va faire appel à elle pour soulager son mal, et la prendre comme dame de compagnie.

 Elise va devenir la confidente de la comtesse, et se rapprocher de mari, Lucien. Si elle tente de camoufler ses sentiments à son égard, les rumeurs des domestiques enflent, et leur jalousie éclate.

Elise est secrète, sauvage. Parfois, le narrateur nous livre des bribes de son passé, mais on apprend la totalité de sa vie d’avant à la fin du livre. Si au début, elle a du mal à s’adapter à cette Bretagne campagnarde, dans ce château loin de tout, elle va tenir bon, malgré la haine des autres domestiques. 

Son amitié pour la comtesse, son amour pour le comte, va faire fi de la jalousie des autres employés. S’évertuant à faire un pas vers eux, pour leur prouver qu’elle fait partie de leur monde et qu’elle ne leur en veut pas, elle ne va avoir en retour que du mépris, et des critiques.

Kervadec est rempli de secrets, de non-dits, de conventions. Elise et son don de guérisseuse, vont apporter la lumière au château, et dissiper, au fur et à mesure, ses ombres. Jusqu’à ce que la première guerre mondiale éclate, et emporte avec elle la joie de vivre, et les hommes qu’elle côtoie.

Un livre court, mais sympa à lire, qui nous enferme au fin fond de la Bretagne. Fluide, sans longueurs, je n’ai ressenti aucun ennui, et j’avais hâte, au contraire de savoir la fin. 

Ce n’est pas un livre qui restera dans ma mémoire longtemps, mais j’ai pris plaisir à lire et découvrir la plume de l’auteur. Un roman qui tombe bien à la fin des vacances, qui permet de passer un bon moment, dans une ambiance un peu brumeuse, lugubre, tout ce que j’aime !

 #Laëtitia

Un jour, David Nicholls

 - Auteur : David Nicholls -

- Editions : 10/18 -

- Note : 10/10 -

Résumé :  

15 juillet 1988. Emma et Dexter se rencontrent pour la première fois. Tout les oppose, pourtant ce jour marque le début d'une relation hors du commun. Pendant vingt ans, chaque année, ils vont se croiser, se séparer et s'attendre, dans les remous étourdissants de leur existence. Un conte des temps modernes où la splendeur d'aimer a fait chavirer le monde entier.

Mon avis :

Un roman, ou plutôt un pavé, qui se lit d’une traite ! Emma et Dexter sont à la même université. Un soir, ils couchent ensemble, et c’est le début d’une longue amitié qui va durer toute leur vie. Dexter est un jeune homme riche, arrogant, un peu dédaigneux, ne voulant pas s’attacher, à rien ni à personne.

 Emma est tout son contraire. Avenante, mal dans sa peau, venant d’un milieu moins bourgeois que le sien, tout les oppose, et pourtant. La vie va les séparer, puis ils vont se retrouver, se détester, s’aimer, puis se perdre à nouveau. Vont-ils réussir à se retrouver et vivre ensemble pour de bon ?

Si au départ le résumé m’a attiré, en soupesant le livre, j’avais peur de m’ennuyer. N’étant pas fan de romances, j’avais peur de discours trop sirupeux, de déclarations bien lourdes, et pas du tout. Je me suis pris aux joutes verbales des deux personnages. Ironique, parfois franchement drôles, j’ai adoré !

Chaque chapitre commence un 15 juillet, et le premier raconte la première nuit d’Emma et Dexter à l’université, ensuite on fait des bonds en avant pour suivre les personnages, avec de faire des retours en arrière vers la fin du livre pour comprendre l’amitié qui a découlé de la nuit passée entre les protagonistes. 

Dès le premier chapitre, Dexter veut quitter l’appartement le plus vite possible, ne plus revoir Emma, et ne surtout pas lui faire croire qu’il peut se passer quelque chose de sérieux entre eux, et nous les retrouvons ensuite meilleurs amis. Au départ, on a du mal à comprendre ce qu’il a pu se passer pour que Dexter change d’avis, et s’attache, malgré lui, à Emma. Ensuite, on suit le récit et la vie, bien différente, des protagonistes.

Ce qui fait le pilier du récit, c’est leur amitié, leur amour. On sait qu’ils s’aiment, même quand ils se détestent et se perdent de vue, ils reviennent toujours l’un vers l’autre. Ils ne peuvent pas se passer l’un de l’autre. 

Leurs expériences, leurs métiers, les personnes rencontrées vont altérer et parfois avoir un impact sur leur amitié, mais plutôt que de la briser, ils vont encore renforcer leurs liens, même quand Dexter aura des difficultés à remonter la pente.

C’est un livre très fort, sublime, sur l’amitié, sur la destinée de gens ordinaires, sur leurs choix. L’histoire m’a marqué, et est très ancrée dans la réalité. On s’attache vite à Emma, on a envie que tout se passe bien pour elle, qu’elle soit heureuse, et qu’elle trouve une harmonie, un équilibre dans sa vie. 

 #Laëtitia