- Auteur : Margaret Atwood -
- Editions : Robert Laffont Pavillons Poche -
- Note : 10/10 -
Résumé :
Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s'est vendu à des millions d'exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman décrit un quotidien glaçant qui n'a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés.
La série adaptée de ce chef-d'oeuvre de Margaret Atwood, avec Elisabeth Moss dans le rôle principal, a été unanimement saluée par la critique. Et, des décennies plus tard, l'auteure en apporte une suite resplendissante avec Les Testaments, récompensé du Booker Prize 2019.
Mon avis :
Un
jour, le monde bascule. Le président est assassiné, la constitution
des droits de l'homme suspendue. Le monde que June connaissait
s'écroule et ses habitudes de femme moderne aussi. Car dans la
nouvelle cité de Giléad, les femmes sont soumises. Assignées à
être des Tantes, des Marthas, ou des servantes, comme June. Séparée
de son mari, Luke, et de sa fille, elle doit désormais s'appeller
Defred. Son rôle ? Faire des enfants.
Un
roman glaçant, que j'ai découvert grâce à la série du même nom.
La série est récente, et géniale, tandis que le roman a une
trentaine d'années. C'est un roman féministe, où les femmes sont
condamnées à la cuisine, à la procréation.
Dans un monde devenu
répressif, les femmes ne peuvent plus lire, écrire, émettre une
opinion. Elles doivent oublier qui elles étaient, jusqu'à leurs
propres noms. Chacune est au service d'une maison, dirigée par le
Commandant, et par l'Epouse. Ceux qui se soulèvent sont pendus, ou
envoyés aux Colonies, sorte de camps de travail .
A
l'heure où les femmes font de plus en plus entendre leurs voix, ce
roman est moderne, et en accord avec ce que l'on peut craindre. De
nos jours, les femmes doivent jongler avec leurs travails, leurs
foyers, et les plus chanceuses peuvent partager les tâches. Même si
les mentalités ont évoluées, je sais en tant que femme, combien il
peut être compliqué de s'imposer dans un monde principalement
dirigé par des hommes. C'est un livre qui m'a touché, et qui peut
parler à chacune d'entre nous.
June,
devenue Defred, raconte son histoire au quotidien, ainsi que ses
souvenirs de son ancienne vie. June a grandi avec une mère un peu
fantasque, très engagée pour les droits des femmes, qui n'hésitait
pas à manifester dans la rue. C'est une jeune femme qui va devoir
dire adieu à son ancienne vie, sans savoir ce que sont devenus sa
famille, ses amis. Elle va se raccrocher à ses souvenirs et à
l'espoir pour ne pas sombrer dans la folie.
Le
fait que l'auteur utilise la première personne pour son récit nous
plonge desuite dans l'histoire et nous met à la place de June. Même
si le quotidien de la jeune femme est plat et sans saveur, on ne
s'ennuie pas. Il n'y a pas de longueurs.
Après, il y a peu de
dialogues, donc je peux comprendre que pour certains se soit pénible.
Pareil pour la forme du récit. L'auteur passe du quotidien de Defred
aux souvenirs de June. J'avais peur d'être perdue au départ, je me
suis habituée rapidement, mais là encore, je pense que certains
peuvent être déroutés. Le danger est sous jacent. J'avais peur
qu'il arrive quelque chose à Defred, que quelqu'un la trahisse.
C'est une lecture sous tension, un monde à part, dont nous
découvrons, avec stupeur, les règles de vie des habitants de
Giléad. J'ai pu retrouver l'ambiance, les personnages grâce à la
série, que j'ai vu en premier, ce qui m'a peut-être aidé à
appréhender ce roman. Le livre peut venir en complément de la
série, il n'y a aucun spoils. C'est un roman qui vous fait
réfléchir, qui est empreint de nostalgie, qui est émouvant. C'est
un livre à part, et un coup de cœur pour moi, que je ne peux que
vous recommander.
#Laëtitia
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