samedi 13 juin 2020

Le chagrin des vivants, Anna Hope



- Auteur : Anna Hope -
- Editions : Folio -
Note : 7/10 -



Résumé :  
 
Durant les premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d’hommage. 
À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d'anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes mutiques, rongés par
les horreurs vécues, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.


Mon avis :


C'est un roman dont le temps est égrené par l'arrivée du soldat inconnu, et dont l'histoire dure cinq jours. On y retrouve plusieurs vies, plusieurs souffrances, à cause de la première guerre mondiale. Le monde a changé, et les gens aussi. Perdue, blasée, ou pleine d'espoir, la vie des personnages est authentique, et un peu triste parfois.

J'ai découvert un roman doux-amer, que j'ai trouvé bien écrit, assez dur, bouleversant parfois, mais parfois trop long, alors que le livre est loin d'être un pavé. 

L'histoire m'a glacé, parfois dérangé, mais c'est un livre qui est resté un moment en moi, il m'a donc marqué. Ce n'est pas basé seulement sur la guerre dans les tranchées, c'est surtout ce qui se greffe autour de la guerre, et l'impact qu'elle a pu avoir dans le cœur de ses personnages. 

Elle a bouleversé leurs vies entières. Leur frère et leur amant ne sont plus les mêmes. Amochés, détruits, les hommes ne ressemblent en rien à ce qu'ils étaient autrefois. Abimés mentalement et physiquement, ils doivent retrouver leur place. 

Le personnage qui m'a le plus ému est celui d'Ada, cette mère dont le fils est parti au front, et qui a reçu un courrier froid et impersonnel lui annonçant sa mort. Depuis, elle a l'impression de le voir partout : dans la rue, et même chez elle, parfois, où elle ressent sa présence. C'est une mère désespérée qui a conscience de la mort de son fils, mais qui n'arrive pas à l'accepter. Entre elle et son mari, les gestes sont routiniers, mais il n'y a plus de joie de vivre. 

Ces personnages ont un peu en commun : le silence. Ils pensent beaucoup, souffrent tout autant, mais aucun n'arrivent à communiquer. Au fur et à mesure, les femmes vont tenter de prendre la parole, de mettre leurs émotions de côté pour tenter de redevenir vivantes.

Le titre est remarquablement bien choisi, et résume très bien le fil conducteur du récit. Une chronique courte, car trop en dire, ce serait spoiler. C'est un roman acide, un peu dérangeant, triste aussi, mais qui a su admirablement faire vivre les personnages et leurs personnalités. 

 #Laëtitia

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