lundi 4 mai 2020

Arlington Park de Rachel Cusk



- Auteur : Rachel Cusk -
- Editions : Editions de l'olivier -
Note : 7/10 -



Résumé :  
 
Les femmes d'Arlington Park – une banlieue résidentielle en Angleterre – ont tout pour être heureuses. En apparence.

Car il n'en est rien. Derrière ces vies tirées au cordeau, frustrations, jalousies, déceptions règnent sans partage.

Juliet Randall, Maisie Carrington, Amanda Clapp, Solly Keir-Leigh : chacune a le sentiment d'être passée à côté de sa vie. Chacune tente de se révolter, de résister à la banalité, au passage du temps qui émousse le désir, fane la beauté et affaiblit les êtres.

Fille spirituelle de Virginia Woolf et de Nathalie Sarraute, Rachel Cusk raconte vingt-quatre heures de la vie de ces femmes. On entre dans leur cuisine, on les suit au supermarché, dans une cabine d'essayage. On pénètre aussi dans leur conscience et leurs pensées.

Arlington Park dynamite les clichés sur la famille, le couple, la maternité, avec une lucidité dévastatrice. C'est un champ de bataille que Rachel Cusk nous montre, un monde " barbare jusqu'à la moelle ".

Mon avis :

Juliet, Maisie, Amanda, Solly et Christine vivent dans une jolie banlieue chic, où l'on peut définit le compte bancaire de chacun selon le style de maison, et la décoration.

 Maris, enfants, boulots, ces jeunes femmes ont tout pour être heureuse et pour montrer au monde qu'elles ont réussi, qu'elles ont accompli ce que l'on attendait d'elle. 

Mais pourtant, elles vont se remettre en question sur comment ont-elles pu en arriver là, et ce qu'elles pourraient changer pour être vraiment heureuse. 

Si les apparences sont trompeuses, le bonheur d'être une mère et une épouse également. De l'extérieur, ces jeunes femmes ont suivi leurs voies, et pourtant, elles se questionnent et sont remplies de doutes. 

Chacune va se retrouver face à son reflet, et faire le bilan des kilos en trop, des silhouettes devenues disgracieuses. Même leurs maris ne ressemblent plus à celui dont elles sont tombées amoureuses. 

En perçant la carapace des jolies maisons, on se rend compte à quel point ces femmes sont tristes, abattues de leurs sorts. Elles doivent s'occuper des enfants, des courses, des repas, de leurs boulots aussi, et n'ont pas le temps pour elles, ou pour savoir ce qu'elles comptent faire dans la vie. 

Elles ont un boulot qu'elles acceptent, qui gonflent leurs comptes bancaires, mais qui ne les passionnent pas plus que ça… 

Ce roman, est féministe, et montre un aperçu de la vie de couple avec les routines prises en cours de route. 

Certaines se posent la question de savoir à quel moment de leur vie elles se sont perdues. Trentenaires, elles cherchent à se rebeller, à renverser la vapeur. Trop ancrées dans leurs habitudes, arriveront-elles à se faire entendre, respecter pour tout le travail qu'elles font à la maison? 

C'est un livre intéressant à lire, qui m'a déprimé, mais qui est nécessaire. Il permet de bousculer nos valeurs, et très honnêtement, je n'ai pas envie de ressembler à ces personnages. 

Tristes, maussades, fades, invisibles même, elles ne sont plus femmes, mais juste des robots qui accomplissent leurs tâches sans émettre une opinion. 

Chaque chapitre parle d'un personnage, de son introspection, de ses peurs, de ce qu'elle souhaitait, et de ce qu'elle est devenue. Un roman assez fort, féministe, qui permet de creuser au cœur des banlieues chics. 

On retrouve l'ambiance des Desperate Housewives, mais en plus dramatique et philosophique. Une lecture essentielle, qui plaira à celles et ceux qui s'intéressent aux droits des femmes et à leurs sorts. 

 #Laëtitia

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire