Il n'aime pas discuter ; elle pourrait bavarder avec un ficus (et d'ailleurs, elle le fait) ! Mais dans son tas de ferraille, c'est avec son exact opposé que Solveig va devoir faire un bout de chemin et un brin de causette : Dante est tout son contraire, aussi ténébreux qu'elle est solaire. Elle cache le drame de sa vie sous une joie de vivre communicative. Et si son copilote se tait si bien, c'est qu'il a plus d'un secret à cacher à cette insatiable curieuse. En traversant ensemble les États-Unis d'est en ouest, la blonde explosive et le brun tatoué vont devoir cohabiter sans finir dans le fossé ni s'entre-tuer. Joutes verbales interminables, silences assourdissants, rencontres improbables, adoption d'un chien malodorant... Ça promet d'être long ! Pourtant, les kilomètres défilent et ces deux coeurs insoumis ne cessent de se rapprocher. Jusqu'où ce road trip pourra-t-il les mener ?
Titre : Cœur insoumis
Date de sortie : 11 février 2021
Format : poche
Pages : 590
Note : 11/10
Mon avis
Il s'agit de mon tout premier roman de ces auteurs, mais j'avoue que j'avais de très grosses attentes le concernant. En effet, on voit régulièrement les romans de Emma Green être mis en avant sur les réseaux. J'avais donc à la fois hâte de découvrir moi aussi la plume des auteurs, mais également une pointe d'appréhension.
Et grosse surprise, j'ai été frappée par le ton d'humour glissé ça et là dans le roman. En fait globalement la plume est très moderne, très simple mais piquée par plusieurs répliques à la fois drôle et complètement décalées. Et j'avoue que j'ai adoré découvrir une plume aussi fluide, et qui aura su me mettre à l'aise dès les premières pages. On ne se prend pas la tête, et on a comme l'impression de retrouver un langage parlé. Si ça peut paraître bizarre dit comme ça, en réalité c'est un peu comme si l'héroïne nous racontait directement son histoire. Finalement, les auteurs s'éclipsent pour laisser parler le personnage principal du roman, et je suis totalement fan de ce genre de situation.
D'ailleurs en parler de l'héroïne : elle est complètement délurée ! Mais qu'est ce que ça fait du bien de retrouver un personnage un peu à part et qui ne rentre pas dans les cases classiques. D'une jeune femme effacée, elle passe à une personne qui montre une façade d'assurance, à laquelle elle ajoute un petit grain de folie qui fait toute la différence. Si cette petite touche qui fait de notre personnage un peu une marginale aurait pu être agaçante, dans les faits, cela la rend tellement plus humaine et plus vrai, qu'elle en devient attachante. Et puis c'est un peu comme si on donnait de la matière au personnage, une présence supplémentaire, qui la rend inoubliable. Au final, on a un peu l'impression de suivre les aventures d'une bonne copine, ce qui permet une immersion totale dans le roman. Et puis quand on gratte un peu la surface, on retrouve quelques failles, quelques blessures, que l'héroïne tente d'enfouir au plus profond d'elle même mais qui parfois refont surface pour venir se rappeler à elle mais aussi aux lecteurs.
Et puis arrive la confrontation entre les deux personnages principaux. Lui si froid, si stoïque et elle tellement pleine de vie, le contraste entre les deux personnalités est saisissant. On se demande d'ailleurs comment ils vont bien pouvoir s'entendre. Et puis on comprend qu'il va parer à l'humour un peu lourd de la jeune femme par une pointe de cynisme, ce qui vient encore ajouter de la texture à l'intrigue.
Et puis après quelques chapitres, on se rend compte des détails, certes petits, qui unissent les personnages. Les blessures de Solveig trouvent du réconfort dans la solitude de Dante. La solitude de Solveig trouve un compagnon dans la froideur de l'homme face à elle. En soit les personnages se complètent, se permettent de lutter même l'espace d'un instant futile contre les démons du passé, d'enfin se sentir vivants et libres.
Et puis ce que je retiens du récit c'est aussi et surtout la claque émotionnelle que je me suis prise de plein fouet, comme si les auteurs avaient décidé de jouer aux montagnes russes avec le lecteur. Entre la joie devant les répliques de Solveig, la peine en constatant ce que cela renferme, la douleur face à la tempête qu'elle affronte... C'est un vrai panel d'émotions que lecteurs et personnages se prennent en pleine face. Et même si c'est éprouvant et que l'on ressort de notre lecture vidée, on en redemande encore et toujours plus.
Une fois entré dans le récit, emporté dans cette voiture avec les protagonistes, il est difficile de décrocher de l'histoire. C'est addictif, puissant et ça marche à merveille pour ne jamais laisser une minute au lecteur.
Et malgré tout ça je trouve que le récit est écrit avec beaucoup de pudeur. Comme si au travers de la bulle créée par l'histoire les auteurs avaient voulu aussi protéger les personnages. Ou en tout cas mettre un voile sur leur intimité. C'est ce qui rend l'ensemble encore plus fort.
Et puis au détour d'un chapitre, d'une conversation on ne peut plus banale, la révélation, celle qui vient complètement bouleverser le cours de l'histoire. Un réel coup de massue pour les personnages, mais aussi pour le lecteur. Et en même temps cela permet de remettre en cause la situation mise en place, de casser la routine qui avait fini par s'installer entre les deux protagonistes. Et de relancer l'intrigue vers un nouveau tournant. Et puis chaque fois que les personnages semblent reprendre le dessus, une nouvelle tornade vient bouleverser le cours des événements.
C'est fort, puissant, bouleversant... Le récit vous prend aux tripes, vous poignarde en plein cœur pour vous laisser complètement vidé. Mais c'est surtout addictif, à tel point qu'il suffit d'une petite journée pour dévorer l'ensemble du récit.
#Adeline
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