mercredi 5 septembre 2018

Interview d'Ange Edmon

Bonjour Ange Edmon,
Cet interview permettra à nos abonnés de mieux te connaître. Je te remercie d'avoir accepté de répondre à mes questions !

  • Peux-tu te présenter rapidement à nos lecteurs ?

Bonjour et merci de l’attention que vous me portez. J’ai 44 ans ¾ (Oui, oui, c’est important à partir d’un certain âge 😄), je suis mariée, maman et j’écris à mes heures 😄

  • Qu'est-ce qui t'as amené à écrire des romans ?

J’écris depuis mes 11 ans. Ça a commencé par des poèmes, rimes que j’écris encore parfois. A 16 ans j’écris une nouvelle, que je transforme en roman et que je travaille toujours aujourd’hui. Il est mon interminable (Et mon raté – rires). Je crois que je ne le finirai jamais celui-ci (sourires)


  • Comment est venue l'idée d'écrire « Le silence des mots » ? La maltraitance des enfants, peu importe sa forme, n'est pas un sujet simple. Qu'est ce qui t'as donné l'inspiration ?

J’étais sur un autre projet quand l’idée s’est ancrée dans ma tête. Un juge et une pédopsychiatre aux caractères bien trempés, que tout paraît opposer, sauf l’intérêt des enfants. Nils et Laïana sont nés. Je pense qu’aucun sujet n’est simple mais je lis ou vois trop dans la presse des petits êtres qui n’ont rien demandé à personne, subir des atrocités. Les enfants sont notre avenir et je crois en chacun d’eux. Ça a demandé pas mal de recherches, du travail sur soi, de l’imagination mais aussi des cas avérés. Rien n’est jamais perdu quand on sait aimer et le montrer.

  • D'où te viennent les inspirations pour tes romans en général ?


L’observation. Les gens. J’ai appris à me demander ce que les gens vivaient ou pensaient et on m’a enseigné à ne pas juger ce que je ne connaissais pas. Alors, j’invente. Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à être méchant si ce n’est pour tenir les autres loin de lui ? Pourquoi quelqu’un est véritablement gentil et ne voit que le bon en ses congénères ? Il y a matière à réflexion quand on sait regarder.


  • Pourquoi avoir choisi deux personnages principaux avec des enfances difficiles ?

Parce que le passé fait de chaque personne ce qu’elle est aujourd’hui. Si Laïana n’avait pas vécu ce qu’elle a vécu, aurait-elle les bons mots ou les bons gestes ? Si Nils n’avait pas galéré dans les placements, de familles en familles, se serait-il autant battu pour une prise de conscience ? Auraient-ils fait ce boulot ? Ils ont eu une enfance difficile, c’est vrai, mais ont réussi. Et c’est cette chance qu’ils veulent donner à d’autres, en leur prouvant qu’on peut s’en sortir sans penser qu’un passé peut être une fatalité.

  • Y aura-t-il des livres sur les autres personnages importants comme les mousquetaires de Laïana ou les amis de Nils ?

En voilà une bonne question. 😄

  • Que représente pour toi l’écriture ?


Vaste débat. On dit « qu’écrire c’est ranger le bordel que l’on a dans la tête ». Franchement je ne sais pas mais je me sais invivable quand je n’ai pas écrit depuis des jours. Donc j’imagine que c’est un exutoire.


  • L’écriture de « Le silence des mots » a-t-il été facile ?


Le tome 1, je l’ai écrit en 30 nuits. Tout arrivait dans ma tête à la vitesse d’un TGV. Les personnages, les enfants et leur histoire, ma colère aussi. Cette envie de dire stop. De dire au monde que nous faisons les adultes de demain, que l’on transmet à nos enfants nos peurs, nos angoisses, nos mauvaises manies, mais aussi notre façon d’aimer, d’appréhender les choses et de faire face. Puis Nils et Laïana, leurs caractères acerbes, la tension quand ils se croisent, leur envie d’aller vers l’autre en luttant désespérément, me paraissait être incontournable. Cette romance inévitable. Les tomes 2 et 3 ont été plus longs, tant dans les recherches que dans la psychologie des personnages. Je savais que c’était un casse-tête de quitter ses personnages mais pas à ce point ! 😄


  • T'imposes-tu une « deadline » pour finir l'écriture ?


Je ne m’impose rien. L’écriture s’impose à moi. Une nuit j’ai écrit 63 pages, j’en ai viré 50 le lendemain. J’essaie de ne pas me relire, je sais, vous ouvrez grand vos yeux, mais si vous connaissiez mon degré d’insatisfaction quand je le fais, vous comprendriez …


  • As-tu un autre roman en cours de préparation ? Peux-tu nous donner des indices sur son thème principal ?


Oui, j’en ai. Deux. Que j’écrivais en simultané mais j’ai dû arrêter. Ne le faites jamais, c’est le Bronx. 😄

Une parle d’un amour de longue date qui revient quelques années plus tard autour de deux personnages hauts en couleur. L’héroïne est compliquée mais l’autre s’accroche. On verra ce que ça donne. Elle est genre « profiler » et lui journaliste.
L’autre est un peu plus noire. Une jeune-fille qui s’autodétruit alors que d’autres tentent de la sauver, surtout d’elle-même. Je ne peux en dire plus puisque je suis dedans et que je vais retravailler tout ça.

  • Est-ce que tu fais un plan pour chaque livre ou te laisses tu porter par tes personnages ? Est-ce qu'il t'arrive de commencer l'écriture de tes romans par la fin ?


Je n’ai aucune trame. J’ai essayé, vraiment … mais j’ai l’impression d’avoir pieds et mains liés et je n’avance pas. Les idées me viennent en tapant ou en écrivant et parfois c’est un sacré boxon. D’où mes 50 pages supprimées. Pour « le silence des mots », j’avais la fin. Comme pour un de mes autres romans. A partir de là, j’avance, je contourne, je détourne, je me complique la tâche, la simplifie rarement.


  • Est-ce que tu as un espoir secret ou un rêve concernant tes livres ? (Film, série, best-seller, prix, traduction en plusieurs langues, autre chose...)


Donner du plaisir aux gens. Les embarquer avec mes personnages et mes mots. Les sortir de leur quotidien. Les faire rêver, s’émouvoir. Refermer un livre et y penser encore des jours après, ça n’a pas de prix.


  • Tu es passée par l'auto-édition avant d'arriver chez Black Ink Éditions. Pourquoi ce changement ? Quelles sont réellement les avantages/inconvénients d'être dans une maison d'édition ?


Quand je me suis lancée dans l’Autoédition (AE), c’était par envie de voir ce que l’on pensait de mes écrits. J’ai toujours fait des rimes pour mes proches. Puis j’ai partagé mes poèmes. L’AE est difficile, puisque vous êtes « juge et partie » et que, forcément, ça ne peut pas fonctionner. J’ai rencontré des gens bien sur les réseaux, une écrivain et correctrice m’a relue et m’a aidée, des bloggeuses et chroniqueuses m’ont accordé de leur temps précieux. Mais, un auteur doit savoir se remettre en question. Mon bouquin n’était pas parfait, je le savais. Il y avait des redondances et des incohérences. Et s’en occuper, c’est un boulot de tous les jours que je ne pouvais pas décemment lui accorder. J’ai donc décidé de prendre l’avis de professionnels. C’est long, ça prend du temps. J’ai eu plusieurs réponses positives mais Black’Ink Éditions a un respect que j’ai rarement vu dans d’autres. J’ai toujours été l’auteur et la décisionnaire. Mais, cette ME est d’un sérieux à toutes épreuves et ce sont des bourreaux de travail. Sarah Berziou est une perfectionniste, psychologue et pédagogue, tortionnaire des fautes, des erreurs, des embrouilles jusqu’au plus petit des détails. A chaque modification, je savais où on allait. J’ai douté bien sûr, c’est inévitable, mais on se demande comment elle voit tout ça, tout comme Marie. Mon roman ne pouvait que s’embellir …


  • Tu es plutôt lecture papier ou numérique ? Pourquoi l'un plutôt que l'autre ?

Je suis les deux. J’achète tout en numérique et j’ai mes coups de cœur en papier. Le numérique c’est pour quand je pars. Une liseuse prend moins de places dans un sac de voyage ou ma sacoche. Parce que je lis partout, en voiture, en salle d’attente, au lit car ça évite d’ennuyer celui qui dort avec une lumière trop forte. J’ai plus de 1030 livres dans ma liseuse, difficile de les mettre dans une valise.

  • Concernant les livres numériques, aujourd'hui ils sont devenus incontournables pour beaucoup de gens, certains livres ne sont même pas disponible en papier, mais avec internet, les partages illégaux sont légions. Est-ce que tes romans se sont déjà retrouvé sur des plateformes illégales ? Comment as-tu réagi ? Qu'en penses-tu ?


Ce sera un éternel débat. Je ne sais pas si je suis sur des plateformes de téléchargement illégal. Je n’ai pas le temps de regarder mais je ne l’espère pas. Je trouve ça irrespectueux pour les auteurs que nous sommes, parce qu’écrire, c’est un boulot que l’on ne soupçonne pas. Les e-books ne sont pas hors de prix et quand ils le sont, je ne trouve pas cela respectueux pour les lecteurs. Ça va dans les deux sens sinon rien ne peut fonctionner. L’auteur y laisse du temps et de l’énergie, le lecteur aussi alors autant que le plaisir de ne pas tromper l’autre soit partagé.


  • Est-ce que tu lis des livres du même style que ceux que tu écris ou préfères-tu changer complètement de genre ?


Je lis énormément de romances. Je suis fan. Mais j’ai mes auteurs préférés comme Michaël Connelly. Je les ai presque tous lus. Un auteur de polar avec des intrigues que j’adore. D’ailleurs, j’ai vu qu’il vient d’en sortir un nouveau.


  • Quel est ton auteur préféré ?

Ah ben j’ai répondu juste au-dessus : M. Connelly

  • Quel est ton roman coup de cœur ?

THE coup de cœur ? (Je réfléchis … j’y reviens après)
Bon revenons ici …
J’ai lu « Qu’elle était verte ma vallée » de richard llewellyn lorsque j’avais 17 ans. Et la cicatrice de Bruce Lowery, « quand j’avais cinq and, je m’ai tué » de Howard Buten, ils m’ont marquée mais ne sont pas des coups de cœur à proprement parlé.
Je n’ai que des séries coups de cœur même si là, j’avoue avoir craqué pour « Steel Brothers » de Manon Donaldson, « double appel » de Kalvin Kay, « Si l’Aube nous appartenait » de Cendrine Rocca, « La promesse de la Lune » d’Aidan Adam … Mais j’en passe plein là. 😞😞😞
Sinon j’ai une tendresse particulière pour « Love/Kiss me if you can » et « cœurs indociles » et là je lis « Contrat avec un salaud »se Sara Agnes L. et il n’est pas mal.
On a d’excellents auteurs en France, vraiment, vraiment !!

  • Quels sont les critères obligatoires pour un coup de cœur selon toi ?


Que je ne sorte pas du bouquin, même après l’avoir fermé. Que le livre devienne film dans ma tête.


  • Si tu devais passer 24h avec un personnage fictif, lequel choisirais-tu ?


Je crois que je choisirais Vadim King de « Toi + Moi, l’un contre l’autre ».


  • Quel est ton film préféré ? Ta série TV préférée ?

Mais c’est quoi ces questions ?! Franchement ? 😄😄

J’ai plusieurs films préférés mais un que je ne rate jamais est « La ligne verte »

Mes séries ? (Vous avez un peu de temps devant vous ? là ?) : J’ai adoré Buffy et Angel (Oui, oui), Profiler, Castle, Esprits criminels, NY 911, X-Files avec Mulder et Scully, Dr House, Dexter, Six feet Under, chapeau melon et bottes de cuir, Alias, Mission impossible, V, Manimal, les mystères de l’ouest, Blacklist, Mc Gyver, Hannibal, Fringe, Urgences, Sherlock, Starcky et Huch, Les comptes de la crypte, Mission casse-cou, Lucifer, les experts, chips, John Do, Perry Mason, Rick Hunter, Dead zone, Heroes, … Bref je fais quelques nuits blanches à rattraper mes retards.


  • Quel est ton couple fictif préféré ? Et pourquoi ?
Eh bien je vais rester dans mon schéma avec Alma Lancaster et Vadim King.

Un dernier mot pour nos abonnés ?

Jamais. 

Il n’y a pas de dernier mot.

Je déteste les derniers mots.
Les mots c’est pour qu’il n’y ait jamais de fin. C’est une empreinte dans le temps, dans le cœur. C’est une mélodie aux oreilles de celui qui lit ou qui entend.
Les mots blessent, enchantent, marquent, mais ne doivent jamais être une fin à part à votre dernier souffle. C’est pour cela qu’il n’y a pas de dernier mot …
Je les aime bien trop pour ça …

#Nolwenn de l'équipe des Chroniques de Miss Chieuse !


Retrouvez la chronique du Silence des mots - Tome 1 ICI et celle du Tome 2 ICI

2 commentaires:

  1. Superbe interview. J'en apprends encore sur cette auteure qui m'a tout simplement chamboulée...
    Tit'So

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