dimanche 14 mars 2021

Mon coeur restera de glace Eric Cherriere

 




 - Auteur : Eric Cherriere -

- Editions : Monpoche Editions  -

Note : 7/10 -



Résumé :  

Il existe au cœur du cœur de la forêt un endroit où vivent les sapins les plus anciens, protégés du vent comme de l'exposition au soleil, de la pluie, de la neige. Protégés aussi du regard des hommes. Une combe lointaine et tempérée qui fut un jour une frontière infranchissable devant laquelle l'enfant s'était dit " Quand je serai grand, je vivrai là. "

Dans ces bois du fin fond de la Corrèze, un jeune garçon trouve refuge en 1918, en compagnie de son frère, une " gueule cassée ". Une guerre plus tard, des soldats allemands s'y enfoncent, sur les traces d'une de leurs unités disparues. Ces mêmes arbres que l'on retrouve en 2020, peints sur les murs de la chambre d'hôpital d'un vieillard allemand.

Aujourd'hui le vieil homme va parler. Révéler le secret de cette forêt qui ébranlera bien des existences, bien des certitudes. Bien des familles.

De 1918 et 1944 à 2020, Mon cœur restera de glace couvre un siècle de guerres fratricides. Ce roman noir, qui explore les destins d'individus ordinaires perdus aux carrefours de l'histoire, est aussi le roman de la beauté face à la violence. De ces fleurs qui poussent sur les champs de bataille.


Mon avis : 

Un roman qui nous emporte en Corrèze, et en Allemagne, à Hambourg plus précisément. Un jeune garçon emmène son frère, victime de la 1ère guerre mondiale, se cacher dans la forêt, en Corrèze, son refuge. Plus tard, à la seconde guerre mondiale, des Allemands vont se perdre dans cette forêt pour tenter de retrouver le reste de leurs hommes. Ils ne s'attendent pas à ce qu'ils vont trouver au coeur de la forêt. 

De nos jours, nous retrouvons Elisa, dont le grand-père, mourant, dessinent des arbres sur les murs de sa chambre d'hôpital. Des arbres qui ressemblent étrangement à ceux de cette fameuse forêt en Corrèze. L'homme est malade, mais sa dernière heure n'est pas arrivée, car il doit parler, et faire éclater la vérité. 

Une histoire dure, tragique, où l'on retrouve les plus bas instincts, la cruauté humaine, les tranchées, les combats, cette guerre qui n'en finit pas et transforme les hommes en monstres. Il ne s'agit pas seulement d'une histoire de guerre ou d'horreurs. Au milieu des fusillades, on découvre cette forêt, qui est, pour moi, le personnage principal de toute cette intrigue.

Alors que l'horreur fait son oeuvre et étend son ombre, la forêt fait office de refuge, de calme avant la tempête. L'auteur nous raconte les fleurs, les champignons, la terre, l'odeur des arbres, la résine qui colle aux mains. Il introduit de la poésie dans son récit, floutant les actes inhumains, pour en tirer une certaine beauté. 

On aime se perdre dans cette forêt, même si on a peur de ce que l'on peut y trouver. Son ombre et ses feuillages sont des cachettes idéales pour des innocents ou des assassins. L'écriture est agréable, légère, les moments décrits ne sont pas affreux à lire, l'auteur arrive à raconter son histoire en restant en surface, mais avec des mots choisis, des sensations, ce qui rend ce roman percutant, dur et à la fois poétique. 

Mon seul bémol est l'expression "regard bleu ancien" ou yeux bleu ancien ", qui se répète souvent vers la fin du livre, presque une fois par page, et alors que j'étais aspirée par l'histoire, il m'arrivait de me mettre à compter combien de fois l'expression apparaissait. Elle m'a paru jolie au début, mais lassante par trop de répétitions. 

Pour le reste, c'est un livre que je peux vous conseiller. Je n'avais jamais lu de livre qui mélange la première et la seconde guerre mondiale. Je ne me suis pas perdue dans les époques, ni dans les personnages, et j'ai aimé découvrir la guerre sous un aspect plus naturel, avec les fleurs, les forêts, la poésie de l'auteur par dessus. J'ai aussi été touchée par les deux frères et leur père, qui donnent des noms aux fleurs selon leurs aspects et caractéristiques. J'ai aimé retrouvé cette innocence au milieu de ces actes barbares.

Merci aux éditions Monpoche pour ce service presse ! 

 
 #Laëtitia

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